La bactérie GSB1
Que peut bien faire un organisme photosynthétique à un endroit où la lumière du soleil n'arrive pas, c'est à dire au fond de l'océan, le long des dorsales océaniques ? Dans les fumeurs noirs, Thomas Beatty a découvert une curieuse bactérie qui vit de chimiosynthèse, de souffre et de dioxyde de carbone.
Cette bactérie, baptisée GSB1, profite de la faible lueur provoquée par les radiations géothermales. Cette lueur, trop faible pour être perçue par l'oeil humain, est détectable dans le spectre de la lumière visible, au-delà de l'infrarouge.
Les chercheurs traquent ces micro-organismes photosynthétiques sur plusieurs sources, afin de s'assurer que GSB1 n'est pas un cas isolé ou perdu.
La chimiosynthèse
Sur Terre les plantes respirent grâce à la photosynthèse. Dans la mer ce processus est impossible car à une certaine profondeur les rayons solaires n'arrivent plus, ce qui empêche la production de la matière organique.
La chimiosynthèse repose sur les bactéries autotrophes, qui oxydent des minéraux réduits pour produire de l'énergie.
Les différentes réactions qui peuvent avoir lieu au niveau des sources hydrothermales sont:
O2 + 4H2S + CO2 ® -CHOH- + 4S + 3H2O (Ici, le minéral réduit est un sulfure)
H2 + O2 : hydrogène oxydante H2 + CO2 : métanogène et acétogène NH4, NO2 + O2 : nitrifiante Fe2+, Mn2+ + O2 : ferroxydante et manganèse-oxydante S2-, S0, S2O32- + O2 : sulfoxydante S2-, S0, S2O32- + NO3- : Dénitrifiantes et sulfoxydantes Ce système de respiration met donc en place une chaîne alimentaire assez semblable à celle terrestre:
Illustration du parallèle entre les processus de chimiosynthèse et photosynthèse